Récupérer l’eau de pluie
La rubrique Energies Renouvelables du site du CAUE de l’Oise traite des systèmes de récupération d’eau de pluie en citerne.
En résumé, il est techniquement possible de récupérer l’eau de pluie et de l’utiliser après traitement (filtration). On distingue les usages extérieurs (arroser le jardin, laver la voiture…) des usages intérieurs (douche, lave-linge, chasse d’eau…). Les usages intérieurs impliquent des niveaux de traitement différents selon qu’il y a des contacts avec la personne (douche), qu’il n’y en ait pas (chasse d’eau) ou qu’il s’agisse d’usages alimentaires. Tous les usages intérieurs impliquent des contrôles de qualité de l’eau par les Directions Départementales des Affaires Sanitaires et Sociales (DDASS) et ne sont autorisés que s’il n’y a pas d’autre solution possible. L’usage alimentaire de l’eau de pluie est interdit et demanderait de toute façon une installation de traitement très volumineuse.
Aujourd’hui, « l’arrosage des jardins et le lavage de la voiture sont les seuls usages de l’eau de pluie soutenus par la DDASS de l’Oise » (rubrique Energies Renouvelables). Cette position, ainsi que celle du Conseil Supérieur d’Hygiène de France sont plus explicitées dans la rubrique Energies Renouvelables – Produire de l’eau. Le site http://www.aquavalor.fr/legislation.htm donne beaucoup d’informations sur le sujet, toutefois il s’agit d’un site commercial, donc ni officiel, ni forcément objectif.
Remarque : laver sa voiture chez soi n’est pas une bonne chose pour l’environnement. Les voitures sont couvertes de matières polluantes comme les métaux lourds et les hydrocarbures, et les produits d’entretien sont rarement sans conséquences sur le milieu naturel. Il vaut mieux aller dans une station de lavage, équipée de dispositifs permettant de recycler l’eau et de gérer les polluants.
Laver votre voiture chez vous répand des polluants
dans l’environnement.
Photo : enviro2b.
La rubrique Energies Renouvelables du site du CAUE de l’Oise traite de la récupération en citerne mais il reste possible d’effectuer une simple dérivation de la gouttière vers un contenant quelconque, simplement disposé en extérieur, éventuellement surélevé si l’on place un robinet en partie basse. On peut en assembler plusieurs en série pour augmenter la contenance. On prendra la précaution de vérifier qu’ils n’ont pas contenu de substances toxiques et qu’ils ne sont pas en métal oxydable, pour que l’eau ne soit pas contaminée. On videra les contenants lorsque surviendra un risque d’éclatement à cause du gel. Il vaut mieux le couvrir pour en interdire l’accès aux moustiques.
Exemple d’installation non enterrée de 2 cuves de 210 L jumelées.
Photo : Habitat et Jardin, 2008.
Une autre solution consiste à réutiliser une ancienne fosse septique qui aura été préalablement nettoyée (Syndicat mixte d’études pour la gestion de la ressource en eau du département de la Gironde, SMEGREG). L’avantage est le volume disponible : environ 1m3 par pièce principale. On ajoutera une pompe pour faire remonter l’eau et l’on s’assurera que le trop plein n’est pas bouché. Quel que soit le contenant utilisé, il doit toujours être muni d’un trop-plein. Celui-ci dirigera le surplus d’eau vers un exutoire choisi.
Une cuve de 2 000 litres recueillant l’eau d’une toiture de 100 m2 peut être remplie en une seule journée lors de jours de pluie intense comme il y en a en moyenne 3 par an dans l’Oise. Mais il est plus courant que cela prenne plusieurs jours. À chacun de choisir le volume de sa cuve en fonction de l’utilisation qu’il prévoit pour cette eau. Inutile d’en prendre une plus grande (et donc plus chère) que nécessaire. Il vaut mieux rediriger l’eau en surplus, à l’aide du trop-plein, vers un bassin d’ornement, le réseau public de collecte, un ouvrage d’infiltration, une zone d’épandage boisée, un jardin pluvial… Il n’est pas bon que de l’eau stagne en permanence dans la cuve, même si elle est à l’abri de la lumière et donc du développement d’algues.
Il existe aussi des cuves souples.
Photo : Sodeveaux.
Voici quelques ordres de grandeur, cités d’après le site Internet de la chaîne de magasins Leroy Merlin, pour les volumes de cuve nécessaires en fonction des tâches visées :
• Pour arroser un potager de moins de 50 m² :150 à 500 L.
• Pour arroser un jardin et un potager de moins de 100 m² : 500 à 1500 L.
• Pour arroser un jardin et laver une voiture : 1500 à 3000 L.
• Pour arroser un jardin, laver une voiture et remplir un bassin : 3000 à 5000 L.
• Pour arroser un jardin et utiliser de l’eau pour son habitat (WC, lave-linge) : 6000 à 9000 L.
En période sèche, maintenir une pelouse bien verte consomme beaucoup trop d’eau, il vaut mieux la laisser jaunir, elle repoussera.
Les autres végétaux, par contre, peuvent être arrosés avec modération.
www.jardin.ch/dossiers/arroser.html Cette page du site « Jardin – Le serveur des jardiniers amateurs » explique les subtilités de l’arrosage. On en retire entre autres une information essentielle : si l’on arrose des plantes trop souvent, elles ne forment que des petites racines peu profondes et sont donc plus vulnérables à la sècheresse.
Jardin potager.
Photo : Le Saout frères.
Pour en savoir plus
Un site du Syndicat mixte d’études pour la gestion de la ressource en eau du département de la Gironde (SMEGREG) :
www.jeconomiseleau.org/jardin.htm
Site de Leroy Merlin :
www.leroymerlin.fr/mpng2-front/pre?zone=zonecatalogue&renderall=on&idLSPub=1146832302
Pour en savoir plus
La Directive cadre européenne sur l’eau
Laboratoire d’Etudes et de Recherches sur les Matériaux, lettre d’information n°9 : les égouts romains
Laboratoire d’Etudes et de Recherches sur les Matériaux, lettre d’information n°9 : les réseaux d’assainissement
Rapport du Sénat sur la qualité de l’eau et l’assainissement en France